La femme est-elle soluble dans l'eau de vaisselle ?

Mon dernier coup de cœur, lu ce week-end pendant le festival Zone France, à Bagneux. De quoi s'agit-il ? La femme est-elle soluble dans l'eau de vaisselleChiflet & Cie, 2008) est un petit essai percutant, drôle et terriblement juste sur la Nouvelle Bobonne, ou Féministe au foyer, cette "maman" hyperactive, qui comme ses ancêtres des années 20 sacrifie tout, et d'abord elle-même, à sa vie de famille. (

Le 4ème de couverture : 

Est-ce bien vous, l'ex-étudiante féministe, diplômée, affranchie, libérée, travailleuse, ayant eu des amants à la pelle ? Est-ce bien vous, derrière ces fourneaux ? Est-ce bien vous qui avez laissé tomber votre job pour élever Kevin et Nina ? Est-ce bien vous qu'on embrasse sur la joue avec un distrait " bonjour chérie " ? Maintenant que vous êtes à mi-temps, à temps partiel, à pas de temps du tout, est-ce bien vous qui assumez l'intendance d'un mari occupé et d'enfants paresseux ? Est-ce bien vous à " l'heure des mamans ", est-ce bien vous la première à la sortie de la crèche, est-ce bien vous la " mère accompagnatrice " pour la sortie à Vaux-le-Vicomte ? Ô lectrices de Simone de Beauvoir, comment en êtes-vous arrivées là ? Peu importe si vous ne le savez plus ; ce qui est important, c'est que ce livre va enfin vous aider à vous en sortir. 

En brossant ce portrait drolatique de la NFF (nouvelle féministe au foyer) Anne Larue prof de fac, peintre, féministe, essayiste (notamment de Fiction, féminisme et modernité : Les voies subversives du roman contemporain à grand succès, chez Garnier qui a d'abord subi la censure...) frappe juste : au-delà de la satire, elle met le doigt sur un système qui n'en finit pas d'être patriarcal et de renvoyer la femme dans sa cuisine, même quand elle s'efforce de se libérer par le culte à la grande Déesse et le wicca. 

Et en plus, il y a des tests...