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mardi 30 octobre 2012

Les Chimères de l'aube et autres nouvelles


Berlin, territoire en ruine rongé par la forêt, où s’affrontent les clans, où Chimères et Mutants vivent en parias. Anja, une sirène, sauve la vie d’un jeune homme. À ses tatouages, elle reconnaît un membre du clan d’Ishtar, des guerriers connus pour leur cruauté. Mais il est trop tard : un regard a suffi pour qu’elle tombe amoureuse de lui. Quand Fast, un hybride, est capturé, Anja décide de demander son aide à celui qu’elle a sauvé. Elle ingurgite une drogue qui camoufle temporairement ses écailles et parvient à l’approcher.

Et pendant ce temps, un tueur hante les bas-fonds de la ville, laissant derrière lui des victimes vidées de leur sang. Des victimes qui ressemblent beaucoup à Anja…

Le roman sort le 07 novembre.  Le 10 novembre, à partir de 14H30/15H, Mélanie Delon et moi serons à la librairie L'Antre-monde pour une première dédicace (pour le reste, voyez mon site)... Enfin, première... J'ai dû passer deux heures, hier, à signer une bonne centaine d'exemplaires presse. 
Dans les bonnes nouvelles, deux jolies chroniques du Dernier ours, l'une sur Polars pourpres, l'autre dans... 30 Millions d'amis, le mag : 

Enfin, je vous mets ci-dessous un extrait des Chimères de l'aube...


Dès que le brouhaha s’apaise, les premières mesures du morceau suivant s’élèvent, profondes et lentes. Les tintements du triangle et des grelots résonnent, clairs échos du rythme grave des percussions. Alors, Anja se met à chanter.


Tes yeux secs cherchent de l’eau dans cette ville morte
Tes pieds en sang abreuvent la terre assoiffée
Tu tombes et ne peux plus te lever…

 Elle vibre, exaltée comme chaque fois par la foule et le chant, flot d’émotions brutes, partagées, échangées avec ses compagnons, avec le public.
Tressaillement soudain.
Sensation moite et glacée.
Un goût âcre envahit sa bouche, un goût de bile et de peur mêlées. Quelqu’un, au milieu de la foule, l’observe. Un regard glisse lentement sur elle, insistant, insidieux, pareil à la langue d’une bête répugnante sur sa peau. Celui qui la traque, l’épie depuis plusieurs semaines se trouve dans la foule ce soir, ombre sournoise et anonyme. La sirène tente d’apercevoir un visage, de surprendre la fixité d’une expression, en vain. Dans la salle, les yeux des spectateurs sont pareilles à des billes de ténèbres opaques, angoissantes. « Qui est-ce ? » « Que veut-il ? » « Est-ce que je le connais ? » « Est-ce lui, le responsable des disparitions ? » « A-t-il un lien avec cette momie ? » « Suis-je sa prochaine cible ? » Ces questions angoissantes, obsédantes, tournent en boucle dans sa tête, brisant la magie du concert. Anja parvient à faire bonne figure, interprète même une mélodie réclamée par le public. Mais se sent terriblement soulagée quand le concert s’achève.
Stein repousse ses percussions dans un coin, salue ses deux amies d’un rapide signe de main et quitte la scène. Fast l’attend à l’autre bout de la salle bondée, accoudé au bar. Celui-ci, une antiquité rescapée du Cataclysme, consolidée par des planches de bois peintes, des plaques de tôles et d’épais morceaux de plastique, est la fierté de Senta, la propriétaire des lieux. Il a résisté aux tempêtes, aux pillards, aux siècles et porte comme autant de cicatrices gravées dans sa surface, les traces de milliers de vies.

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