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mardi 26 février 2013

Viande

"Un bon steak de cheval". "Je reprendrai bien des lasagnes". Blagues qui finissent par être répétitives, assez lourdes, mais que l'amateur de chevaux (pas de viande, vous voyez je m'y mets aussi) supporte avec la même indifférence plus ou moins amusée que le "cri de la carotte" dont on parle souvent - moins, depuis quelque temps, j'ai l'impression - au végétarien. Moins drôle : entendre à la télé marocaine je ne sais quelle autorité sanitairo-agricole de Bruxelles dire que cette histoire de viande de cheval dure depuis 2011 mais que, comme cela ne présentait aucun risque sanitaire, personne n'avait jugé utile d'en parler.
Je suis végétarienne depuis trois ans, et même avant, la viande rouge, la viande de supermarché, les plats tout faits beurk. Quelque part, je ne suis pas tant concernée que cela. Mais j'ai pensé à tous ceux qui, parce qu'ils sont cavaliers, par choix éthique, par tradition (n'en déplaise à B.Bardot, on ne mange pas de chevaux au Maroc et n'en déplaise à monsieur Valls, chez les Roms non plus) ou parce que la loi l'interdit, ne mangent pas de cheval, et j'ai trouvé ça absolument dégueulasse.
Pire, j'ai vu - toujours TV5 Monde, hein - un bout de reportage avec un type très fier montrant la provenance de sa viande (de chaval) : une jument de quatre ans, alezane, avec un nom - une vraie carte d'identité pour l'abattoir. Ca m'a donné envie de gerber. Frapper. Pleurer.
Parce que non, messieurs de la commission sanitairo-machin chouette, ce n'est pas anodin, ce "scandale". ce qui s'est passé, c'est un peu comme si on vous servait de la viande de chien, de chat (mais oui, votre petit Médor ou votre Minou joli) à dîner ou, pour ceux qui ont la tête dure, de la viande humaine - mais ce n'est pas grave, hein... il n'y a pas de risque sanitaire (la preuve, en matière de viande humaine, les pâtés à base de existaient au Moyen-Âge et en temps de disette...). Moi, c'est plutôt le traumatisme moral, qui me préoccupe. Parce que, perso, manger du cheval, cela me ferait exactement le même effet - et je sais bien que la majorité des cavaliers ressent la même chose que moi.
Ce que cela soulève, comme problème (outre le fait d'aller chercher de la viande à Pétaouchnock alors que les abattoirs français débordent de bœufs qui n'attendent que de se faire mal électrocuter avant de mourir, mais ceci est une autre histoire), c'est une fois encore le statut actuel du cheval en France : considéré comme un véhicule, et toujours pas comme un animal de compagnie - auxquels ont reconnaît au moins le statut d'êtres sensibles (à défaut de celui de personne, comme ce me semble en Angleterre)... Eh oui, dans notre beau pays, on n'a toujours pas compris que les chevaux étaient des animaux doués de raison, d'une ÉNORME sensibilité... La preuve ? L'équi-thérapie, qu'ils 'agisse de travail avec des personnes émotionnellement instables ou des handicapés. La preuve, le lien réel, profond, existant entre le cheval et son cavalier... 
Il est vraiment vraiment temps que cela change. 
Vraiment.

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