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mercredi 18 février 2015

Ce feu qui me consume, 2ème extrait

Nous nous sommes beaucoup interrogés, Fabien Clavel, Camille Brissot et moi, pour savoir quel genre d'extrait vous proposer, pour cette nouvelle incursion commune dans nos romans. Finalement, ce sera une surprise! La mienne risque de faire un peu polémique, mais tant pis. Moi, j'aime bien, cette "néo-tradition" débile. Et puis, ici, elle est annonciatrice d'orage...



— C’était bien, Bologne ? me demande-t-elle lorsque nous quittons le hall encombré.

— Sans toi, c’était long.

Elle ne répond pas, m’entraîne vers le C2, l’un des bus électriques qui conduisent vers le centre-ville. Nous grimpons, trouvons une place au fond du véhicule. Je passe le bras autour de son cou ; elle se raidit, au début, puis se laisse aller contre moi. Cette réserve m’inquiète. Je devrais lui en parler, n’ose pas. Alors je me tais, je regarde les vieux palais, les églises, les rues bondées de touristes. Quand nous passons à proximité du Ponte Vecchio, je me rappelle soudain la tradition des amoureux. Jamais nous n’avons pris le temps d’y obéir ; il me paraît soudain urgent de le faire.

Je me lève.

— Viens, on descend.

— Pourquoi ?

— Tu verras bien !

Une minute plus tard, nous sommes dehors, sous les doux rayons du soleil matinal et marchons vers le pont. Ici, bien sûr que je ne trouverai que des joailleries et des échoppes de souvenirs, mais il y a, sur l’autre rive, quelques quincailleries. J’en aperçois une, située à côté d’un café. J’installe Violetta à la terrasse, étouffant ses questions d’un baiser.

— Prends-toi ce que tu veux, moi je veux bien un cappuccino et une ciambella : je n’ai pas vraiment pris de petit-déjeuner ce matin.

Je m’engouffre dans la boutique. L’homme qui me reçoit derrière son comptoir, cheveux blancs, moustaches hirsutes et tablier de cuir, ressemble comme deux gouttes d’eau à Gepetto, le « père » de Pinocchio. Son regard brun s’éclaire quand je lui explique ce que je veux. Il me propose aussitôt une douzaine de cadenas ; tailles différentes, couleurs différentes, certains en métal, d’autres rouge, orange, vert, jaune, bleu ou rose. J’hésite, j’en chois finalement un cuivré : il me paraît plus solide, plus authentique que les autres.   

— Revenez dans un quart d’heure, me propose-t-il. Ce sera fait.

Je rejoins Violetta. Un paquet de gianduiotti ouvert sur la table, elle  pianote un message sur son téléphone portable, sourcils froncés. Sursaute, comme prise en faute, lorsque je m’assois en face d’elle.

— C’était qui ?

— Personne d’important.
Elle me sourit, mais je lis une étrange tristesse dans son regard. 

Vous avez aimé ? Alors, n'hésitez pas à cliquer sur le lien qui mène vers le choix de Fabien Clavel, et par ici, laissez-vous porter par la plume de Camille Brissot!

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