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lundi 24 août 2015

Barbelés

Barbelés
à ceux que l'on refoule 

Tu te réveilles, un matin, un soir, peu importe
Puisque c'est la guerre qui frappe à ta porte,
Avec ses bombes et ses cris, ses victimes hébétées.
Tombes à ciel gris fumée, les immeubles éventrés
S'effondrent dans le feu, les rafales et le sang.
Fracas de la mort, violence cannibale, hurlements
Que t'essaies de pas entendre pour pas te retourner,
Peur de rester, de crever toi aussi en essayant de résister,
De laisser tes mômes, tes parents, ta femme, ton mari
Sans défense, sans espoir, face à cette frénésie.

poussière et blessures, t'as des croûtes aux pieds, tu marches sans faiblir, sans t'accorder même une seconde de repos, tu ne peux pas te le permettre, si tu veux survivre, si tu veux qu'ils survivent, que le petit mange de nouveau à sa faim, que ta sœur, ta fille, ta mère, ne finissent pas esclaves, écartelées, violées, torturées

Tu traverses le désert, les montagnes et la mer,
Ta peau craquelée serre tes os, tu erres,
Porté par l'espoir d'un refuge, d'un toit,
Un endroit ou te reposer pour les tiens et pour toi,
Un endroit où panser tes plaies, et respirer ,et pleurer
Tout ce que tu as abandonné, tous ceux que tu as oubliés,
Même ceux que tu ne connaissais pas, par nécessité.
Tu consoles avec  des paroles d'espoir les désespérés.
Tu veux croire qu'ailleurs, il y aune vie meilleure,
Même provisoirement,  loin de tous ces malheurs.

tu te presses avec les autres à la frontière et tu ne comprends pas pourquoi personne ne te tend la main, pourquoi personne ne te regarde comme si t'étais humain, on t'accueille avec de l'acier dans le regard, des barbelés en sourire, ici non plus t'as pas le droit d'exister, tu fais plus partie de leur espèce, t'es juste un encombrant, un parasite, allez! dehors! exit!








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